C’est une bonne nouvelle. La libération de la parole des femmes est en marche. De plus en plus de voix s’élèvent, se font entendre pour parler de leur vécu de femme, du rapport qu’elles ont avec leurs corps.
Comme le montre bien la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, si les femmes n’ont longtemps été que des corps, définies par leurs fonction sexuelle et maternelle, la révolution féministe les a délivrées de ce carcan, mais elle a aussi dévalorisé le corps féminin. Alors avec tous ces nouveaux textes, de formes diverses, les autrices reprennent possession de leurs corps et offrent à toutes les filles et les femmes de nouvelles représentations d’elles-mêmes, un large éventail d’alternatives audacieuses.
Il est donc heureux de voir fleurir de nouveaux ouvrages, textes, articles, podcasts, chroniques, romans graphiques autour de la maternité, des règles, des fausses couches, d’endométriose, de ménopause, de dépression post-partum, du deuil périnatal, de charge mentale, des violences gynécologiques, des violences sexuelles & conjugales. Ce ne sont plus des « affaires de bonnes femmes » dont il faudrait parler exclusivement, en chuchotant, dans la cuisine en faisant sagement la vaisselle ou en pliant le linge, à l’abri du regard des garçons, des hommes, des fils, des maris.
Ce sont désormais des sujets sociétaux, politiques, éthiques et philosophiques qui concernent donc les hommes autant que les femmes. Les événements corporels qui scandent la vie des femmes ne doivent plus être passés sous silence et doivent être mieux accompagnés et soutenus par les politiques publiques, qu’il s’agisse, par exemple, d’un meilleur accompagnement pendant et après l’accouchement, d’un meilleur accompagnement psychologique et d’un congé maladie en cas d’arrêt naturel de grossesse, d’une meilleure prise en charge des victimes de violence sexuelles et conjugales pour mettre enfin un terme à ces infâmes féminicides.
Il faut continuer de prendre la parole, parler en public, dénoncer, dire la souffrance éprouvée, proposer des solutions, se soutenir. Sororité. Sortir de la honte, de l’ombre. « Être féministe signifie lutter contre l’ombre, l’ombre dans laquelle les femmes dans l’histoire étaient ensevelies » (Michelle Perrot).
Merci à vous toutes pour vos combats lumineux!
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